HISTORIQUE

Fondée en 1898, à Forcalquier en Haute Provence, Distilleries et Domaines de Provence, élabore depuis plus de cent ans des apéritifs et des liqueurs de Provence.


C'est ici que dès le Moyen-Age, les ramasseurs d'herbes médicinales se font colporteurs en distillant ces herbes précieusement récoltées.
Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, ces colporteurs s'installent dans de nombreuses villes de la région, comme marchands droguistes ou apothicaires.
Au XIXème siècle, certains deviennent pharmaciens, d'autres distillateurs, quelques-uns les deux à la fois.
Les spécialités qu'ils élaborent à partir des plantes de Lure sont bien souvent des boissons ou des breuvages aux vertus dépuratives, toniques, digestives et apéritives ou rafraîchissantes.
Le vin et l'alcool, la macération et la distillation, sont des moyens pour arracher aux plantes leurs arômes et principes actifs, et les conserver. Ce n'est qu'à la fin du siècle que les distillateurs se spécialisent dans la production de liqueurs et d'apéritifs.
Aujourd'hui, ce savoir-faire se perpétue depuis plus de cent ans au sein d'une même entreprise, Distilleries et Domaines de Provence, et se diffuse dans le monde entier, pour le plus grand plaisir des amateurs de spiritueux....


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Des droguistes de Lure aux distillateurs de Forcalquier…
La connaissance des propriétés de certaines herbes et leur ramassage dans un but médicinal remontent, dans nos régions méridionales, à la préhistoire et plus précisément à l’époque néolithique qui débutait voici 8 mille ans (Phytothérapie du grec phyto, phuton : plantes et therapeuien : soigner). Cette science et ces pratiques se sont développées au temps des Grecs et des Romains qui utilisaient déjà, à l’époque, les plantes de la montagne de Lure pour leurs vertus thérapeutiques et magiques. « Il est hors de doute que bon nombre de recettes de phytothérapie connues à l’heure actuelle tirent leur origine de cette époque » (J.Zammit, L’homme néolithique et la maladie, in dossiers de l’archéologie – juin 1980).


La vocation curative du pays de Forcalquier apparaît au 11ème siècle avec les noms des villages de Lardiers (Larderii : lépreux) où l’on y soigne les lépreux, puis plus tard de celui de l’Hospitalet (hôpital). Nul doute que la montagne de Lure et ses plantes médicinales aient joué un rôle dans le choix de ces lieux.


Parallèlement à cette vocation curative, un commerce important autour du ramassage et du traitement de ces plantes médicinales s’est développé. Des marchands droguistes récoltaient les plantes sur la montagne de Lure puis parcouraient la région pour vendre le produit de leur cueillette. Ils partaient vers fin octobre, conduisant des mulets chargés de plantes aromatiques et médicinales pour les vendre.
A la fin du 17ème siècle, les trois-quarts de la population du pied de la montagne vit des métiers de l’herboristerie. Au 18ème siècle, on retrouve des traces de colporteurs-droguistes venant des Alpes de Haute Provence dans tous le grand sud de la France, dans le Lyonnais, en Bourgogne, dans le Peiemont et une famille d’apothicaires s’installe même à Constantinople.


Mais les droguistes de Lure ne se contentèrent pas de vendre les plantes. En effet, à partir de la fin du 18ème siècle, ils les distillaient pour élaborer des essences pures ou des mélanges qui étaient ensuite exportés. C'est ainsi qu'apparurent les élixirs. Les distillateurs, à la fois pharmaciens et fabricants de spiritueux, se spécialisèrent à la fin du 19ème. A cette époque, toute une série de médicaments deviennent des « sirops » puis des liqueurs que l’on consomme plus pour le plaisir. (ex avec le sirop lithontriptique, fabriqué par Etienne Gabriel Graimy du Séminaire de Lurs, commercialisé pour dissoudre les calculs, exciter l’appétit, faciliter la digestion, la nutrition et procurer un sommeil doux)
Les techniciens se spécialisent et dans le pays de la montagne de Lure jusqu’à Manosque, on compte alors plus de quinze distilleries qui fabriquent des spiritueux et de la liqueur d’absinthe.

C'est de cette tradition dont nous sommes les héritiers.

Mais les guerres et l’interdiction de l’absinthe en 1915 entraînent la disparition de presque toutes les distilleries…

De la Distillerie de Lure aux Distilleries et Domaines de Provence


1898 :

Création de la distillerie de Lure.
L’origine de cette date figure sur une publicité de 1935 qui cite que l’entreprise nommée « Distillerie de Lure » a 37 ans. Nous n’avons pas retrouvé de traces du fondateur de l’époque. La Distillerie occupe de modestes locaux dans le centre-ville.


1924 :

Paul Ferréoux, artiste peintre d’origine (il a notamment restauré les peintures du Château de Sauvan à Mane), négociant en vins et spiritueux pendant la guerre de 14-18, rachète la Distillerie de Lure en 1920. Il fabrique alors des sirops, des boissons gazeuses et continue le négoce des vins. Il est le créateur du Pastis Paulanis (ancêtre du Pastis Henri Bardouin).


1939 :

Jean Nalin et Marcel Pascal rachètent la distillerie à Paul Ferréoux. La guerre entraine la disparition de presque toutes les distilleries de la région, elle, résiste.


1944 :

Marcel Pascal est arrêté et fusillé au milieu de combats entre les Allemands et les résistants, sur la place du Bourget à Forcalquier, au volant de la camionnette de la distillerie. A cette époque, Henri Bardouin, originaire de la région, carrossier-charron de métier, rentre à la distillerie comme ouvrier. C’est un passionné de nature : il parcourt ce territoire à la recherche de champignons ou en courant derrière le gibier. Mais il s’est découvert une passion : celle des plantes sauvages et on le voit souvent avec une « herbe » à la bouche. Sa passion pour les plantes aromatiques et sa curiosité naturelle lui permettent d’acquérir une solide culture des simples de notre région. Il aura aussi l’art de transmettre ses connaissances et de faire partager cette passion à ceux qui ont travaillé avec lui pour que perdure cette tradition des apéritifs et des liqueurs à base de plantes. En 1946, il rachète les parts de la société à la veuve de Marcel Pascal.


1962 :

Henri Bardouin devient le seul propriétaire de la Distillerie de Lure. Jusqu’à la fin des années 60, il continue d’élargir la gamme des liqueurs (Génépi, Amandine, etc…)


1974 :

Une équipe de jeunes gens, dont Alain Robert, succède à Henri Bardouin. De là, date le véritable essor de l’entreprise avec de nouveaux produits. Plusieurs gammes de produits sont développés : des apéritifs, des fruits à l’alcool et l’eau de vie de marc Cordelier. La commercialisation devient régionale, puis nationale et même internationale.


1984 :

La Distillerie de Lure devient Distillerie de Haute Provence.


1986 :

Création du Carlton, premier vin effervescent à la pêche qui rencontre un succès fulgurant, c’est le produit à la mode en France et partout dans le monde.


1987 :

Ce succès amène le groupe Pernod-Ricard à racheter la Distillerie de Haute Provence afin de produire et commercialiser plus 3 500 000 bouteilles.


1990 :

Alain Robert rachète la société laissant la marque Carlton à Pernod-Ricard. Il rebaptise Distilleries et Domaines de Provence. C’est alors que l’entreprise connait un nouveau départ avec la création du Pastis Henri Bardouin. Cette même année, la distillerie compte alors 14 salariés.


1990 à nos jours :

L’entreprise connait un essor régulier et rafraichit ses gammes d’apéritifs et de liqueurs. Dans cette dynamique, de nouveaux produits voient le jours, la plupart issues de recettes locales.

  • Le Pastis Henri Bardouin composé de plus de 65 plantes et épices devient la référence dans sa catégorie en obtenant la première médaille d’or au Concours Général Agricole (CGA) en 2008. Il est rapidement copié mais pas égalé de part sa spécificité et reste la référence du pastis haut de gamme. Il est à ce jour régulièrement récompensé par de nombreux concours français et international, et a reçu dernièrement la médaille d’or au CGA 2020.
  • L’Absente et la Grande Absente. L’absinthe à une longue histoire passionnante entre 1797 et 1915, date de son interdiction. Distilleries et Domaines de Provence a été la première entreprise française à fabriquer à nouveau de l’absinthe en 1999. Sa fabrication a été autorisée en 1988 sous certaines conditions en respectant une réglementation rigoureuse. Le dernier né dans la gamme de produits d’absinthe est le Vermouth de Forcalquier, apéritif à base de vin.
  • La gamme des liqueurs s’agrandit avec la Douce, liqueur mi-poire mi-cognac.
  • Le tout dernier né, le Gin XII, entièrement distillé artisanalement à partir de 12 plantes et épices.

Depuis 2017, la distillation s’opère dans des alambics sur mesure en cuivre et en inox. Ces nouveaux alambics offrent beaucoup plus de liberté dans l’élaboration de nouvelles recettes ainsi qu’une meilleure régularité et une qualité constante.

A ce jour, l’entreprise compte 38 salariés et réalise un chiffre d’affaire de 9 443 000 € dont 44% à l’export. Les produits sont vendus dans 80 pays dans le monde.

Entreprise « familiale » dans tous les sens du terme, Distilleries et Domaines de Provence a réussi construire auprès de ses clients et consommateurs une image sérieuse.



LES PRODUITS

Le Pastis « Henri Bardouin », le pastis Grand Cru
C’est un pastis de gastronomie composé de plus de 65 plantes et épices.
C’est un produit complexe, très aromatiques, loin des standards de sa catégorie, qui répond à une consommation désaltérante. Il se déguste allongé de plusieurs volumes d’eau pour en apprécier toute les subtilités aromatiques.
Plusieurs fois primé au Concours Général Agricole à Paris, mais aussi à Londres, il est reconnu par les professionnels comme étant un des meilleurs pastis du monde, si ce n’est le meilleur.

L’absinthe
« Absente », « Grande Absente », « Suprême Absente » (spécial USA), « Absente Ordinaire » (spécial USA)
Les produits à base d’absinthe sont commercialisés sous la marque « Absente » avec des déclinaisons en fonction de leurs spécificité (sucre, thuyone, degré…)
Cette liqueur a une longue et passionnante histoire entre 1797, date présumée de sa recette initiale, et 1915, date de son interdiction.
La fabrication est à nouveau autorisée en 1988, sous certaines conditions en respectant une règlementation rigoureuse, en particulier pour limiter la teneur en thuyone, principe actif dont la nocivité, à très forte dose, a été prétexte à son interdiction.
Les plantes d’absinthe, très amères, sont associées à des plantes complémentaires comme le fenouil, l’anis, la mélisse, l’hysope…
Sa consommation traditionnelle suit un rituel bien particulier : l’absinthe est versée dans un verre présentant un réservoir qui indique la dose. Une cuillère percée, sur laquelle a été posé un sucre, est placée sur le rebord du verre. L’eau fraîche coule lentement par les robinets de la fontaine à absinthe pour troubler et sucrer la liqueur.
Mais une préparation différente, en cocktail par exemple, répond désormais à une consommation plus contemporaine.

Les apéritifs à base de vin
« Rinquinquin », « Orange Colombo », « Noix de la Saint-Jean », « Gentiane de Lure ».
Produits traditionnels, issues des recettes dites de « grand-mère », ils s’adressent à une clientèle fidèle. Ces vins aromatisés sont fabriqués depuis longtemps par l’entreprise qui a fidélisé aussi ses fournisseurs de vins et de fruits.
Le plus connu est « Rinquinquin » à la pêche. Un nom né d’une expression bien connu: se requinquer
« Vermouth de Forcalquier »
Tout récemment, Distilleries et Domaines de Provence a lancé un nouveau produit sous la marque « Vermouth de Forcalquier », assemblage de plantes aromatiques, d'absinthe, d'épices et de vin blanc.

Les liqueurs
« Farigoule », « Amandine », « Génépi », « Douce » (mi-poire, mi-cognac)
Ces liqueurs, souvent appelées digestif, sont le résultat de macérations de plantes dans l’alcool, souvent distillées ensuite.
La Farigoule est le produit emblématique de Distilleries et Domaines de Provence. Cette liqueur est le résultat d’une macération de thym, accompagné de quelques plantes complémentaires. Le thym sauvage, est ramassé au début du mois de mai sur le plateau qui domine Forcalquier, quand il est en fleur et quand l’essence envahit la plante et parfume notre terroir.

Le Marc de Provence« Cordelier »
Distilleries et Domaines de Provence achète du marc de raisin, rouge ou blanc, aux viticulteurs situés dans l’appellation Provence et qui produisent les vins les plus recherchés.
C’est grâce à un équipement désormais moderne et au savoir-faire, que Distilleries et Domaines de Provence produit une eau-de-vie de marc de grande qualité sous la marque « Cordelier » et surtout, sous l’appellation Eau-de-vie de Marc de Provence.

Vin muscat pétillant
« BAU »
BAU blanc est élaboré à base de cépage muscat blanc alors que BAU rosé l’est à base de cépage muscat de Hambourg.
Le gaz de ces produits est celui produit lors de la fermentation, arrêtée par une mise au froid pour limiter le degré alcoolique à 9%vol. pour le blanc.
Produits aromatiques présentant de fines bulles, ils se dégustent frais à l’apéritif ou au dessert, avec une tarte tatin par exemple ou un gâteau au chocolat.